Quel rapport établir entre ransomwares et cryptomonnaies ?

Quel rapport établir entre ransomwares et cryptomonnaies ?

décembre 25, 2019 Non Par admin

L’attaque informatique la plus fréquente dans le monde de la cybersécurité aujourd’hui est sans conteste les ransomwares.

Ils se sont de plus en plus développés avec la facilité d’utilisation qu’offraient les monnaies cryptographiques dans les échanges et le paiement de rançon.

« Avec la forte médiatisation de WannaCry, Petya, ou plus récemment de Ryuk et Dharma il est facile d’oublier que les attaques de type ransomware n’ont pas toujours été synonymes de rançon payée en bitcoin, monero ou autre cryptomonnaie. L’alliance entre les deux est encore assez récente. » notait Matthieu Chassain, journaliste. Cependant qu’est-ce qui est à l’initiative de ce rapprochement entre ces différents outils informatiques. Remontons un peu dans l’histoire. on se rappelle que le tout premier programme informatique ayant les caractéristiques d’un Ransonware était un virus de type cheval de Troie dénommé AIDS. Il a apparu exactement en 1989. ses caractéristiques étaient standards aux programmes de rançonnage actuel car il avait pour objectif aussi de chiffrer les noms des dossiers et des fichiers dans DOS. Mais lui, contrairement au programme moderne, ne touchait pas au contenu des fichiers. Cependant il imposait quand même aux victimes touchées par ce chiffrage de payer la somme de 189 dollars en espèce envoyé au pirate informatique via une adresse postale basée au Panama.

A partir de 2005, une évolution a commencé à se faire sentir au niveau du concept de rançonnage par attaque informatique. C’est à partir de là que le véritable programme ransomware tel que l’on connait aujourd’hui a commencé à émerger. Cependant il faut le noter que la première crypto monnaie c’est-à-dire le bitcoin, ne sera réel qu’à partir de l’année 2009. Mais avant l’intérêt portée par les pirates informatiques à la monnaie cryptographique, ces derniers commençaient déjà à accepter des paiements virtuels à travers des plateformes connues à l’époque. On parle notamment de E-gold et Liberty Reserve. Malheureusement, ces plateformes verront leurs fins s’annoncer suite à des poursuites engagées par le département de la justice américaine.

C’est à partir de 2013, que les pirates informatiques vont commencer de plus en plus à s’intéresser aux monnaies numériques tel que le bitcoin pour le règlement de leur rançon, notamment avec le logiciel malveillant CryptoLocker. Il fait partie des premiers à exiger le paiement une rançon en bitcoin afin de donner aux victimes des clés de déchiffrement de leurs fichiers. Selon un expert en sécurité informatique et en technologies de la blockchain, Renaud Lifchitz, ce changement ne doit pas être surprenant. En effet, « les réseaux traditionnels de cybercriminalité atteignent à cette époque leurs limites. Pour fonctionner, ces derniers  avaient mis en place des organisations complexes les rendant vulnérables à des services de police qui multipliaient alors les coopérations pour démanteler les réseaux de cybercriminels. Ils avaient besoin de beaucoup de temps et de ressources pour être efficaces sur toute la ligne : identification de potentielles victimes, développement et déploiement de codes d’exploitation de vulnérabilités, nettoyage et formatage des données, identification d’acheteurs potentiels, recel, et blanchiment d’argent…»

De ce fait, depuis le passage du programme CryptoLocker, l’on a assisté peu à peu à un éclatement des grands groupes de cybercriminels pour donner des groupuscules  encore plus efficace. « Il est aujourd’hui beaucoup plus facile et direct pour un cybercriminel d’agir quasiment seul en adaptant un code d’exploitation public et en diffusant son propre ransomware, en automatisant plus ou moins le paiement des rançons. » disait Renaud Lifchitz.

les pirates informatiques préfèrent malgré tout la monnaie cryptographique à cause de la fluidité qu’elle offre. Comme l’explique notre expert : « Les monnaies fiduciaires classiques posent de nombreux problèmes pour les cybercriminels […], les réglementations bancaires KYC (« Know Your Customer ») et AML (« Anti Money Laundering »), qui peuvent inciter les banques à bloquer ou geler des fonds en cas de transactions suspectes, avec évidemment la connaissance du propriétaire du compte. »

En clair, les monnaies cryptographiques sont une aubaine pour les pirates informatiques qui se sont spécialisés dans les logiciels de rançonnage. En effet ils peuvent ainsi dépasser les limites que pourraient leur infliger des institutions financières classiques : «La cryptomonnaie permet à ses usagers d’être réellement propriétaire de leurs fonds, sans intermédiaire, sans limite arbitraire, en toute liberté, et avec des frais très réduits. ». Éxplique. Renaud Lifchitz. Il ajoutera par ailleurs que les attaques de ransomwares ont « déjà connu leurs heures de gloire et d’apogée : avec l’intégration de solutions anti-ransomwares dans les antivirus du marché, et même dans Windows 10 lui-même, il va être de plus en plus difficile d’attaquer les postes informatiques d’une entreprise, clients ou serveurs. »

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