StopCovid : 4 points en sa défaveur qui risque d’impacter négativement son utilisation

StopCovid : 4 points en sa défaveur qui risque d’impacter négativement son utilisation

mai 29, 2020 Non Par admin

L’application de « traçage », pour avertir des personnes qui ont croisé des cas positifs, a été adoptée par le parlement mercredi.

Le 27 Mai c’est-à-dire hier, le parlement français adopté de manière définitive le projet gouvernemental de mise en place d’une application mobile du traçage. Une application qui est censée permettre de retracer les interactions en vue de permettre l’information d’une personne dans la mesure où elle serait en contact avec une autre dépistée positive au Coronavirus. La mise en place de l’application a été perçue par le gouvernement français comme une étape-clé dans la procédure de confinement, afin de réduire au minimum les coûts en terme de d’infections. Selon les dernières nouvelles, cette application pourrait être disponible au grand public à partir de cette fin de semaine, c’est-à-dire le 31 mai.

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En dépit de l’aval du parlement et de l’autorité administrative indépendante en charge de la protection des données personnelles et des droits du numérique, CNIL, il n’empêche que certains aspects poussent à croire que l’application risque de rencontrer beaucoup de difficultés. Et les raisons sont nombre de 4.

1- La limite d’ordre pratique

Le problème avec une application mobile, c’est qu’elle fonctionne sur des smartphones. Selon l’Agence de Régulation de Communication Electronique des Postes et de la distribution de la presse en abrégé Arcep, 77 % les Français détenaient un smartphone en 2019. Seulement 79 % en 2020. En observant les tranches d’âge, ce taux se partage à 98 % pour les individus âgés de 18 à 24 ans et 44 % pour les personnes âgées de 70 ans et plus. On peut remarquer une chose importante dans cette statistique, c’est que les personnes les plus vulnérables sont pratiquement exclues de ce schéma, car ils seront bien sûr, les moins à utiliser cette application.

2- Bluetooth et la question de sécurité et de fiabilité.

Comme nous le savons déjà, l’application de traçage du mobile du gouvernement se basera sur la technologie Bluetooth. En effet, lorsque l’application est installée sur deux smartphone, et que ce smartphone se trouvent à une distance d’un mètre l’un de l’autre, il sera envoyé une notification à l’utilisateur du smartphone, négatif au coronavirus lorsque l’autre est dépistée positif. De la sortie notification vous incitera alors à vous isoler et contacter automatiquement les services de santé. Si l’avantage de Bluetooth dans ce contexte évite de passer par la géolocalisation, il n’empêche pas qu’il est possible de détecter un cas même derrière une vitre en plexiglas ou une combinaison. Ce qui n’est pas très adapté pour les agents de santé par exemple.

De plus, le secrétaire Cédric O dans ses estimations avait noté le l’application serait en mesure de capter : « entre 75 et 80 % des gens à proximité », il n’en empêche que les iPhones poseront un problème de direction, car durant les différents tests, à plusieurs reprises, la connectivité bluetooth iPhone ont posé de difficulté.

3- La protection de la vie privée.

Lors du débat à l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon s’insurgeait : « Je fais partie de ceux qui ne veulent pas qu’on sache près de qui j’étais à moins d’un mètre, pendant plus d’un quart d’heure. C’est le temps d’un baiser. Ça ne vous regarde pas ». Il faut reconnaître que de nombreux élus à l’instar de ces derniers, des spécialistes de la sécurité informatique et des défenseurs des droits, ont critiqué le problème que pose l’application de traçage mobile en ce qui concerne la vie privée. Si le gouvernement a plusieurs fois répété que les informations récoltées seront confidentielles et ne pouvant être utilisée même par l’État à des fins de surveillance, l’inquiétude demeure, et les gens ne font pas confiance. D’où le dilemme exposé par, Damien Abad, le député de l’Ain, par ailleurs, président du groupe parlementaire « Les Républicains à l’Assemblée nationale » : « Cette application est confrontée à un blocage : soit elle est volontaire et alors elle est inefficace, soit elle est obligatoire et alors elle est liberticide ».

4- le timing

Pour certains, cette application vient un peu trop tard. Surtout que d’ici le 2 juin, le deconfinement serait à sa seconde phase. « Il faut dire la vérité : cet outil pourrait être utile en cas de deuxième vague, mais là il est arrivé trop tard. Le débat parlementaire était prévu le 28 avril , ils ont un mois de retard à l’allumage! », notait Damien Abad. Mais tous ne sont pas d’avis avec ce dernier car Marie-Christine Verdier-Jouclas affirme de son côté : « Rien n’est jamais trop tard, tant qu’il y a la possibilité de sauver des vies. L’épidémie est toujours en cours, le virus circule toujours ».

En définitive, plusieurs raisons peuvent faire penser l’application de traçage mobile pose un problème. Les initiateurs c’est-à-dire le gouvernement, ne semble pas flancher et continue d’assurer que ce programme pourrait atteindre son but. À cet effet, Cédric O et son équipe estime que : « StopCovid est utile dès les premiers téléchargements, c’est ce que révèlent les études épidémiologiques. Il n’y a pas d’objectif de pourcentage (…) les conditions d’une large adoption par la population française sont réunies (volontariat, temporaire, anonyme, transparence, pas de géolocalisation) ». Le secrétaire chargé au numérique déclarait lui-même : « À partir de 10 % de personnes qui l’utilisent dans un bassin de vie, elle (l’application, NDLR) a une efficacité systémique pour diminuer la diffusion de l’épidémie ».

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